Historique de la SAM

La Société des Artistes Méridionaux est créée en 1905 par des artistes et artisans d’art toulousains dont E. Alet, M. Alet, Balard, Balon, Castan, Castex, Costes, Deflandre, Diffre, Gesta, Guénot, Lineau, Lupiac, Oury, Patérac, J.G. Rigal, Vivent.
Architectes, sculpteurs, peintres, décorateurs, ébénistes côtoient un peintre-verrier, un graveur-orfèvre et un céramiste.
Sensibles à la notion « d’âme latine », ils désirent fonder une école de style méridional.
Emportés par un idéal puissant et une soif de renouveau, ils veulent concevoir, réaliser et signer des ouvrages en commun.

La SAM organise sa première exposition dans une chapelle désaffectée, rue du Languedoc.
Les membres fondateurs sont rapidement rejoints par d’autres artistes et artisans d’art décoratif que la SAM met à l’honneur et, plus particulièrement, les ébénistes.
La SAM est à l’origine de l’Union Provinciale des Arts Décoratifs et, à travers elle, a une influence nationale.
Elle participe à la rénovation des métiers et industries d’art et inspire la LOI COUYBA sur la propriété artistique technique.
Architectes, décorateurs, sculpteurs vont modeler le décor toulousain tout au long du siècle.

De 1896 à 1923 , Pujol aidé de Castex, Lupiac et Font travaillent à la décoration de la Salle des Illustres, de la Salle du Conseil et du Théâtre du Capitole.
Les architectes Castan, Joseph et Jean-Louis Gilet, Milloz, Isidore, les sculpteurs Vivent et Parayre, le décorateur Lineau sont très présents à travers la ville.

Jusqu’en 1914, la SAM joue son rôle de précurseur en adoptant des positions novatrices.
Elle a un poids déterminant et un rayonnement certain dans la vie artistique.

Après la guerre, le succès de ses Salons annuels est particulièrement remarquable. Les arts décoratifs sont très dynamiques et le renom des créateurs de meubles (Arbus, Oeuillet) gagne la capitale. Vivent et Parayre sont les chefs de file d’une sculpture d’un classicisme « méridional » qui représente la modernité des années 30-40. La peinture, essentiellement figurative, reflète les tendances dominantes de l’époque. La SAM organise de grandes rétrospectives d’illustres invités comme Toulouse-Lautrec, Bourdelle, Jean-Paul Laurens.

De 1931 à 1934, Parayre et Bouillière ornent de sculptures et d’une toile monumentale la nouvelle piscine et le Parc Municipal des Sports. De 1934 à 1935, la Bibliothèque Municipale est meublée et décorée par M. Alet, Bouillière, Clerc, Parayre, Rapp, Vivent et Saint-Saëns qui réalisera aussi des fresques pour le Centre Claudius-Regaud puis quatre tapisseries monumentales pour le foyer du Théâtre du Capitole.

Le 27 décembre 1935, la SAM est reconnue d’Utilité Publique.

En 1937, la SAM accueille, dès l’année de sa création, le Cercle Photographique des XII qui exposera dans ses Salons, au Palais des Arts, jusqu’en 1981 avant la naissance de la Galerie du Château d’Eau.

Jusqu’en 1939, elle a un rôle stimulant indéniable. Ses expositions conservent un rayonnement national.

Après la guerre, l’Art Décoratif disparaît peu à peu, faute de place. La SAM propose pourtant des expositions de grande ampleur : Le Siège et la Tapisserie du Moyen-Âge à nos jours, Le Costume et le Décor du Grenier de Toulouse, La Céramique Méridionale, La Gravure et son Métier…

De 1948 à 1957, les peintres Baboulet, Bergougnan, Bouillière, Espinasse, Fages, Font, Mélat, Poncelet, les sculpteurs Andrau, Druille, Monin et Parayre sous la direction de l’ensemblier-décorateur Antonin Cazelles réalisent la décoration de la Chambre de Commerce. L’architecte Montier préservera fort judicieusement ces réalisations à l’occasion de remaniements ultérieurs. Les architectes des Méridionaux vont s’illustrer dans ces années d’après-guerre lors de grandes opérations d’urbanisme. On leur doit, entre autres, l’aérogare de Toulouse-Blagnac, les arènes du Soleil d’or, le théâtre des Mazades, les bâtiments des Archives Départementales, des églises, des groupes scolaires, de grands ensembles immobiliers…

En 1978, la Société renaît après un sommeil de 11 ans.

En 1995, les Méridionaux, qui exposaient depuis 1921 au Palais des Arts, sont accueillis dans l’Espace EDF-Bazacle. Ce lieu a permis de diversifier leurs manifestations et de proposer des thèmes qui vont connaître un vif succès. Près de 15000 visiteurs ont vu leur dernier Salon.

En 2005, la SAM compte 60 membres sociétaires, artistes professionnels pour la plupart. Elle a respecté les statuts de ses débuts : la gratuité du Salon conservée, elle poursuit ses visées pédagogiques avec les visites des élèves. Elle maintient son rôle de révélateur de nouveaux talents en favorisant des rencontres et des échanges avec les Associations d’autres villes du grand Sud-Ouest.

Les Salons des Méridionaux sont aujourd’hui le reflet des multiples courants artistiques rencontrés dans notre région. Plusieurs générations s’y retrouvent et se respectent. Ce large éventail de cultures explique la variété des tendances proposées. L’absence de sectarisme permet à chacun de s’exprimer librement, en dehors des modes et des académismes.

En compulsant les catalogues de la SAM, on s’aperçoit que de nombreux artistes de renom national, voire international, ont accroché à ses cimaises. Aux noms cités plus haut s’ajoutent pour mémoire : Baldocchi, Boudet, Boyé, Cartailhac, Cassagnavère, Cavaillès, Dabos, Fauré, Gilet, Giscard, Letaudy, Marfaing, de Monès, Olié, Pouyfourcat, Privat, Routy, Regagnon, P. Rivière, Sibra, Virebent, Yankel…