Photo de Toulouse
SAM 2014

Les visites d'Ateliers


Chers Amis,

je vous invite à découvrir ou à continuer les visites d’ateliers, avec en nouveauté, l'entretien de Jean-Henri ESCOULA.

Outre les informations concernant la SAM et les sociétaires, les agendas d’activités artistiques et culturelles il nous fallait des sujets de fond pour agrémenter notre newsletter.

Aussi ai-je proposé les visites d’ateliers des Artistes de la Région. C’est un sujet que je devais traiter depuis plus de dix ans et qui faute de temps restait en souffrance.

L’idée est de rendre visite à un artiste dans son atelier et d’échanger sur son travail.

Aller fouiller le travail du peintre, du sculpteur, de l’artiste, le questionner sur ses techniques, ses habitudes, ses astuces pour exprimer ses idées, ses émotions, ses audaces, ses découvertes et nous les faire partager.

On est souvent confronté au résultat, à l’œuvre aboutie, qui nous interpelle, nous fait réagir, mais rarement nous avons l’occasion de rencontrer l’artiste dans son processus de création, de visiter son univers, son atelier, d’approcher ses interrogations, ce qui a déclenché son désir de création, son histoire, son imagination, ses angoisses, ses joies, ses passions.

Le questionnement s’appuie sur une méthode initiée par Pierre Vermersh qu’il a développée dans « l’entretien d’explicitation ». J’ai eu l’occasion d’être formé par Pierre et d’appliquer cette méthode de façon professionnelle lors d’entretien VAE (Validation des Acquis de l’Expérience)

Aujourd’hui, à la retraite, j’ai orienté mes activités sur des recherches artistiques et j’ai délaissé la pédagogie, notamment celle des adultes. Mais je n’ai rien oublié de mes méthodes et je prends plaisir à les appliquer à un sujet qui me passionne depuis toujours : la création.

C’est l’objet de ces visites : vous faire partager ce supplément d’âme que l’artiste généreusement nous donne à voir.

Je suis accompagné de Marc Nayfeld qui fut mon complice professionnel pendant de nombreuses années au Rectorat de Toulouse, éminent pédagogue et fin mélomane, Marc est aussi poète.

Marc participe à l’entretien et enregistre les échanges, tandis que je prends des photos. L’interview est retranscrite par Marc qui fait aussi un texte poétique.

Les photos et les textes sont remis à l’artiste.

La mise en page sur le Site de la SAM est ensuite effectuée par Phil Camalot.

Je vous souhaite une agréable lecture.

Jean-Jacques DORNE


Prochainement:



Eléments biographiques Marc Nayfeld

L’écriture a été pour moi une activité assez épisodique, à laquelle j’attache pourtant une importance très haute, souvent liée à des rencontres personnelles. En considérant le seul document de présentation dont je dispose encore aujourd’hui, c’est-à-dire le curriculum professionnel (alors que je suis « à la retraite » !), je me rends compte que j’ai consacré beaucoup de temps à susciter l’écriture chez les autres ou à les accompagner dans cette tâche.

Et d’abord dès mes débuts d’enseignant : je participais au groupe Freinet à cette époque, et les murs de la classe étaient recouverts des poèmes des élèves, il y avait des ateliers de poésie, de théâtre, et tout cela avait fait l’objet de spectacles ou de publications dans l’établissement et dans des revues pédagogiques. Plus tard, comme conseiller en formation continue, j’ai animé quelques ateliers d’écriture pour des formateurs d’adultes, participé à des stages d’écriture avec des personnes qui partageaient sans doute la même tentation d’écrire. J’ai aussi travaillé un temps avec la revue Education Permanente qui comportait à chaque parution un cahier spécial Education nationale consacré à ceux d’entre nous qui étaient soucieux de formaliser leur réflexion et leur pratique. Et j’ai accompagné de très nombreux mémoires…

Bref, l’écriture n’a cessé de m’intéresser, l’écriture poétique surtout, j’ai toujours été un lecteur très attentif de poètes comme Paul Celan, René Char, Yannis Rítsos, Mandelstam, Philippe Jaccottet, Jacques Dupin… et les quelques fois où j’ai essayé d’écrire, cela a été autant une préoccupation spirituelle, comme cela l’était je pense pour ces poètes, qu’une écoute de la matérialité et de la musicalité des mots. Cette préoccupation, c’est une autre grande source de mon existence, me vient de quelques traditions métaphysiques ou religieuses, liées elles aussi à des rencontres et des amitiés : le bouddhisme tch’an, le vedanta, la spiritualité juive du hassidisme du 18ème siècle en Pologne et Lituanie… Ces dernières années j’ai renoué avec mon intérêt pour l’Orient en lisant régulièrement des haïku et en essayant de m’en inspirer pour écrire des poèmes courts.

Il a fallu l’opportunité du Salon des peintres méridionaux au Bazacle à Toulouse, en 1997, à l’invitation de Jean-Jacques Dorne, pour que je me confronte à une autre dimension de l’écriture, une écriture en dialogue : dialogue avec d’autres artistes, d’autres formes d’art, en sorte que ce qui bruissait dans ma tête a été livré au dehors, a été délivré pour dire à la fois l’expérience singulière et aussi l’impersonnel à quoi confronte l’écriture.

Voilà quelques mots de plus pour parler de cette activité incertaine et irrégulière de laisser parler les mots…