C’est au gré des pérégrinations professionnelles de son père que Jean-Louis naît à Montauban le 20 mai 1944, fait ses études à Montpellier et arrive à Toulouse en 1961. Sur les conseils de son oncle – étalagiste reconnu dans la ville – qui a décelé chez lui des dons artistiques, il s’inscrit aux Beaux-Arts. Les cours du graveur Louvrier, des sculpteurs Düler, Monin et Pagès, des peintres Bouillière et Gœdgebuer lui offrent une formation riche et complète qui vont faire de lui un artiste éclectique. Il grave, dessine, sculpte. Mais son Maître reste Raoul Bergougnan qui enseigne aux Ateliers supérieurs, et dont la sensibilité est proche de la sienne : la peinture sera son domaine de prédilection.
Ses diplômes brillamment obtenus, il enseigne tout d’abord dans une école privée puis intègre les Beaux-Arts en 1975. Il dispensera son savoir auprès des commis d’architecture et aux cours du soir. Il fournira un important travail d’archivage et de restauration des peintures conservées par l’École. Il deviendra ainsi un spécialiste des techniques anciennes.
Parallèlement, Ducros entame une “carrière“ de peintre. En 1966, encore étudiant, il participe à une première exposition du groupe Surfaces 31 dans une cave rue de Metz en compagnie de neuf autres élèves des Beaux-Arts. Elle va lui ouvrir une voie qu’il suivra tout au long de sa vie. Désormais, les expositions se succéderont, de nombreux prix le couronneront. Il expose entre autres à la Maison du peuple à Montauban, à la galerie Carlos à Auch. À Toulouse, il est accueilli par la galerie du Taur et participe aux Salons des Occitans. Il présente son travail au Salon d’automne de Colomiers, à Altigone à Saint-Orens, au Majorat de Villeneuve-Tolosane, au château d’Escalquens ; jusqu’à Barcelone où il sera fréquemment invité par la galerie Taller de Picasso. Plus tard ce sera Castres et sa région qui montreront son travail.
En 1978, lorsque la Société des Artistes Méridionaux reprend ses activités, Jean-Louis est présent. Il obtient le Grand Prix lors du 60e Salon en 1982. Nommé sociétaire de la SAM en 1984, il en sera le secrétaire jusqu’en 1987. Il exposera régulièrement aux Salons, du Palais des Arts jusqu’au Bazacle en 2001, et participera au Centenaire des Méridionaux en 2005.
L’influence de Bergougnan se fera sentir un moment encore dans son travail. “Sa palette est volontairement discrète, raffinée, sensible“ ; “il orchestre une belle gamme de gris colorés“ ; “ses compositions sont extrêmement recherchées“ ; “ses couleurs ont des accents secrets et tendres“ : voilà ce que l’on peut lire, à ses débuts, sous la plume des critiques. Peu à peu, il se libère de l’emprise de son Maître et évolue vers l’abstraction lyrique. Tout en restant fidèle à sa palette nuancée, il va l’enrichir de couleurs plus vives qui donneront à son travail un charme poétique et sensuel. Je me souviens aussi d’une exposition toute de noir et d’or d’une indéniable séduction.
Quand Jean-Louis prend sa retraite en 2008, fidèle à ses racines tarnaises, il part pour Anglès et s’installe au lieu-dit La Souque, dans ce pays qu’il aime depuis sa prime jeunesse. Il y a restauré une ancienne maison qui, de résidence secondaire, va devenir sa résidence principale. Très actif, il s’implique fortement dans la vie locale. Depuis 1995, il est conseiller municipal délégué à la culture et aux animations. Il préside le syndicat d’initiative, l’association Les Amis de la Souque. Il instaure, avec son épouse Geneviève, l’exposition de peinture des artistes locaux. Tout en étant le trésorier de l’association L’Art dans tous ses états, il anime un atelier à La Souque ainsi qu’au Centre d’art de la Salvetat-sur-Agoût.
Son cœur l’a abandonné le 2 mai 2020, quelques jours avant son 76e anniversaire. Ses obsèques se sont déroulées dans une intimité imposée par la pandémie du Covid-19. Cependant, grâce aux réseaux sociaux, ses nombreux élèves ont pu lui rendre un dernier hommage.