Né le 19 mai 1937 à Toulon, Jean-Pierre Floch arrive à Dakar en 1940 où son père travaille dans les chantiers navals. Émerveillé par l’exotisme qu’il découvre – la richesse des couleurs des vêtements bigarrés des Africaines, celle des marchés gorgés de fruits – il prend très vite l’habitude de dessiner et, encore enfant, échange ses croquis contre une pièce.
La perte de son père en 1943 le conduit dans un orphelinat en France, à la Roche-Guyon. Malgré les circonstances, il en garde un bon souvenir : on y applique la « méthode Fresnay » qui développe les dons de chacun. « Je devins rapidement le peintre des lieux dont les murs étaient recouverts de mes gouaches ». De ses études, il retiendra surtout le dessin ; il se plonge dans les livres de la collection Skira sur les impressionnistes, les fauves, les nabis.
Revenu au Sénégal, il travaille chez un décorateur avant de devenir, sur un coup de tête, aviateur militaire. Cette expérience lui prouve que son véritable intérêt dans la vie est la peinture et, à partir de 1974, il ne quittera plus jamais son chevalet.
D’abord figuratif, son travail prend un tournant avec la découverte de Nicolas de Staël. La simplification vient, puis l’abstraction l’attire. Il fait des collages de palettes, stockées depuis longtemps, sans savoir qu’elles allaient devenir le support de sa nouvelle peinture, le poussant à s’affranchir du monochromisme. « Je ne garde de la peinture que ce qu’elle a de spécifique, couleur, lumière, matière, sans en exiger d’autre effet que l’émotion qu’elle fait naître dans une attente réciproque ».
Jean-Pierre exposait avec les Méridionaux depuis 1986. Sociétaire en 1991, il a participé fidèlement à tous les Salons malgré une maladie handicapante qui l’a l’obligé à se tenir éloigné de nos vernissages. Il s’est éteint à Cerbère, le 11 juin 2015.