Paul Mesplé est né le 11 juin 1896. Administrateur de MISTRAL, fervent régionaliste, il a passionnément aimé Toulouse, qu’il a quittée à 86 ans, le 28 Août 1982.
On connait surtout l’érudit, celui qui, de 1941 à 1964, a occupé le poste de conservateur du Musée des Augustins.
A ce titre, il a organisé d’importantes expositions : Toulouse vue par ses peintres, la Vierge dans l’Art Méridional, l’Art Baroque de Saint-Sernin et l’Age d’Or de la peinture toulousaine, présentée au Pavillon de l’Orangerie à Paris. Son activité de chercheur s’est manifestée par la publication d’ouvrages majeurs sur l’histoire de la région : Images de Toulouse (1933) et Vieux Hôtels Toulousains
(1948), tous deux illustrés d’aquarelles de son ami le peintre Edouard Bouillière, A travers l’Art toulousain-Hommes et Œuvres. Deux études pour les musées de France sur la sculpture romane et sur la peinture du musée des Augustins, cette dernière préfacée par A. Maurois, ont aussi proposé de nouvelles perspectives.
A cela s’ajoutent de nombreuses publications dans les collections diverses sur Toulouse, Albi, sur Auch et les églises du Gers, sur les monuments de la Gascogne gersoise et des communications aux sociétés savantes dont il était membre, comme la Société Archéologique du Midi de la France.
Pour l’amour de sa ville, pour sauvegarder ses paysages et ses monuments, ce savant s’est fait militant, pamphlétaire.
Membre dès 16 ans de la Société des Toulousains de Toulouse, il y occupe rapidement des responsabilités et assure en particulier pendant 55 ans la publication de son mensuel L’Auta. Cette publication, la chronique littéraire et artistique rédigée pour l’Express du Midi, La Garonne, La petite Gironde (son fils conserve précieusement 24 cahiers couvrant le période 1914-1970) et le siège occupé par la commission Départementale des Sites sont pour lui autant de tribunes d’où il alerte les pouvoirs publics et dénonce avec la dernière énergie les projets et réalisations qui, à ses yeux, portent atteinte au patrimoine de Toulouse.
Ces multiples travaux ne constituent que la face visible et publique des activités de Paul Mesplé. Parallèlement, cet homme discret cultivait une riche vie intérieure en utilisant l’expression poétique et surtout picturale.
Formé aux Beaux-Arts de Toulouse, il pratique l’huile, la gouache et l’aquarelle et participa aux expositions collectives de la Société des Artistes Méridionaux, dont il est Sociétaire à 25 ans, secrétaire de 1930 à 1946, puis Vice-président de 1947 à sa mort.Scènes d’intérieur, natures mortes, vues de Toulouse sollicitent son imagination.
Pendant la guerre notamment, resté au musée des Augustins pour veiller sur les œuvres, il occupe ses loisirs forcés en peignant ce qu’il voit : le musée sous tous ses angles, ses murs, son cloitre. Ainsi Paul Mesplé a t-il élaboré une œuvre picturale d’ampleur insoupçonnée, restée longtemps confidentielle : son dialogue avec son sujet n’avait pas besoin d’un tiers spectateur et Paul Mesplé peintre ne cherchait pas le public.