Christian Schmidt est né au Maroc le 18 octobre 1920, jour de la Saint-Luc, protecteur des Peintres. Etudes à Strasbourg puis Paris ou il fréquente l’atelier du maître Gromaire qu’il admire.
Rentrant des camps de prisonnier en 1943, il rejoint sa famille repliée à Toulouse. Résistance, Gestapo, Mauthausen : médaille militaire, Croix de Guerre. Mais on connaît surtout Schmidt le peintre.
En 1945, c’est l’aventure du ‘chariot’ avec Hugon, Yankel, Goedgebuer, Vernette, Teuillières, Pagès … une histoire d’amitié.
En 1950, il est professeur aux Beaux-Arts. Il crée en même temps son premier Atelier privé ou, pendant près de trente ans, il regroupe une vingtaine d’élèves, ‘les peintres du mardi', puis l’Atelier 208, plus largement ouvert.
Pédagogue généreux mais très exigeant, ouvert à toutes les tendances pourvu que l’on ne triche pas, il a su créer dans ses Ateliers un climat de complicité incomparables ou se sont forgées de solides amitiés. Individualiste, il savait cependant écouter les autres, les comprendre et les guider sur les chemins de l’Art sans imposer sa vision personnelle : ‘je suis là pour vous aider à trouver votre propre signature’.
C’était un homme de grande culture, le théâtre faisait aussi parti du personnage. C’était sa seconde nature et nul n’a été surpris de l’entendre à la ‘cave poésie’, chez son ami René Gouzenne, dire des textes de Tchekhov ou de Beckett.
Il fut également le premier directeur du Centre Culturel de Toulouse, compétent et imaginatif (1964-1972). Responsable pendant douze ans du Cabinet d’Esthétique de la ville, il se bat pour la restauration de la brique et de l’architecture d’origine dans les quartiers historiques.
Pour achever le portrait esquissé d’un homme qu’il fallait bien connaitre pour lui accorder estime et amitié, on peut citer cette réflexion de Marie-Louise Roubaud : ‘Chez Schmidt, l’anecdote cruelle cache le silence un peu hautain des Stoïques qui veulent faire croire que rien ne les touche, alors qu’un souffle d’indifférence les blesse à mort’. Stoïque, il l’a été jusqu’au bout de sa vie pour tenir tête à la maladie, le pinceau à la main.
C’est à Bages, en 2003, que s’achèvera son parcours, un site qu’il aimait particulièrement et qui lui a inspiré quelques-unes de ses meilleures toiles.