Président d’honneur de la Société des Artistes Méridionaux, Président de l’Association des Ecoles des Beaux-Arts de Province, Membre de la Commission Nationale pour la réforme de l’enseignement Artistique, Directeur de l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse de 1949 à 1978, Joseph Andrau, était un exemple d’intégrité, de volonté et de clairvoyance.
Né à Toulouse le 23 mars 1907, après des études à l’Ecole des Beaux-Arts de sa ville natale, Joseph Andrau fréquente d’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris, dans les ateliers de Coutan et Landowski. Après avoir participé brillamment aux épreuves de sculpture du Grand Prix de Rome, il revient à Toulouse en 1931. Dès cette époque il reçoit plusieurs commandes officielles et privées. En 1932 joseph Andrau expose pour la première fois au Salon des Artistes Méridionaux.
A 29 ans, en 1936, il est nommé professeur de Dessin de la Ville de Toulouse qui reconnait ainsi ses aptitudes de pédagogue.
Cinq ans plus tard, résistant, il est membre du Corps-Franc «Combat ».
A la libération, la Mairie de Toulouse lui confie la responsabilité des cours de l’Atelier Supérieur de Sculpture qui vient d’être créé.
Après avoir assuré, dès 1946, l’enseignement des 3ème et 4ème années de sculpture, il est nommé Directeur de l’école des Beaux Arts de Toulouse en 1949, et se dévoue dès lors totalement à « son » école qu’il place aussitôt parmi les plus brillantes des écoles d’art de France.
Profondément humain et attentif à son prochain, il s’attache à l’amélioration des conditions d’existence de ses étudiants.
Soucieux de dispenser au sein de l’Ecoles des Beaux Arts de Toulouse un enseignement de qualité, ses efforts sont récompensés lorsqu’en 1967, un élève toulousain, Robert Montier, reçoit le Prix de Rome.
De son vivant, Joseph Andrau a reçu l’approbation, la reconnaissance et la consécration de critiques renommés avisés et exigeants. R. Loustaunau, dans un compte-rendu de l’Académie des Arts écrit : « Dans sa sculpture Andrau recherche la beauté en même temps que l’expression et le caractère. Quelle pureté de ligne… quelle palpitation de vie… toute son œuvre est empreinte de finesse… tempérament qui donne à sa sculpture une telle intensité de vie et de noblesse ».
L’excellent critique d’art Christian Schmidt, consacre des articles élogieux au maitre sculpteur « l’un de nos grands artistes toulousains ». Il évoque la forte personnalité d’Andrau, en fait l’égal de Pythagoras de Rhegium.
Mademoiselle Schnir l’apparente aux artistes grecs du Ive siècle avant J.C. et affirme que l’art d’Andrau se rapproche, dans la pureté se son style, de celui de Praxitèle.
Il a, à n’en pas douter, le sens du monumental, et dans la pierre et le marbre, il sculpte la plénitude des forces voluptueuses et somptueuses de la vie.
La force tranquille qui émanait de sa personne était le reflet de la sagesse de Joseph Andrau. Son calme imperturbable dissimulait une bonté, une délicatesse, une sensibilité sans égales.
Tous ceux qui l’ont connu ont eu le plaisir de découvrir en lui ces grandes vertus surannées, qui font cruellement défaut chez trop de nos contemporains, et qui sont le privilège des grandes âmes.
Aux heures les plus sombres de la dernière guerre mondiale, les combattants traqués de tous côtés savaient qu’il n’était de refuge plus sûr que dans l’atelier de « JO ». Combien sont allés rue des Potiers se reposer auprès de cet homme discret aux solides convictions, avant de repartir vers de secrètes missions ?
Pierre Darques