Photo de Toulouse

Lucette ROUBINET (1930-2012)

Roubinet

Lucette a débuté très tôt son parcours artistique. Née le 31 août 1930, à Thenon en Dordogne, d’un père ébéniste, elle manie toute jeune le ciseau et réalise des tableaux en marqueterie.

Arrivée à Toulouse début 1959, elle s’inscrit dans l’atelier de Paule Soulé où Josette Villars a étudié. Sans être similaires – puisque Lucette fréquente aussi l’atelier de Jean Druïlle, 64 quai de Tounis, puis celui de Jean-Jacques Corneille et Robert Thon, place Esquirol – leurs routes vont se recouper pendant près de cinquante ans.

Elles se retrouvent chez Les Peintres du mardi, à Victor-Hugo, atelier créé et animé par Christian Schmidt. Elles suivront ensuite son enseignement aux Beaux-Arts, puis à L’Atelier 208, rue Valade. En 1992, contraint de réduire ses activités, Schmidt poursuit des réunions de réflexion auprès d’un petit nombre de fidèles à travers Le Groupe A2. Lucette sera à ses côtés jusqu’à son décès le 1er mai 2003.

Lucette expose régulièrement avec Les Artistes Méridionaux de 1990 jusqu’au dernier Salon de 2011. Sociétaire, elle intègre le Bureau de la SAM en 1998 et participe pendant près de quinze ans à la bonne marche de la Société.

Elle présente des peintures à la matière généreuse, travaillée souvent « en daube » selon le mot de Schmidt parlant de ses propres réalisations. Leur climat est souvent sombre, nourri des difficultés rencontrées dans sa vie et « l’observateur sensible y trouvera, accrochés ici ou là, quelques petits morceaux de son cœur » écrira Schmidt. Cependant, il émane de ses œuvres une force et une sérénité qui lui ressemblent.

Lucette a décrit son engagement dans l’art : « Je ne sais pas si je mérite le nom d’artiste. Ce dont je suis sûre, c’est que je suis devenue au fil du temps un bon artisan, honnête, sincère, sans concession à la facilité et l’artifice. La peinture m’est aussi nécessaire que la respiration. Joies et douleurs, enthousiasmes et découragements me font vivre pleinement dans un équilibre difficile, mais enrichissant, entre ma vie de peintre, de femme et de mère ».

Les deux amies ont disparu à trois mois d’intervalle. Lucette s’est éteinte le 1er mai 2012, après avoir résisté de longues années à la maladie avec dignité.

Françoise Alric

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